Prix Sorcières 2017 à une petite pépite

Depuis plus de 30 ans (1986), l’Association des Librairies Spécialisées Jeunesse (ALSJ), et, (depuis 1989), l’Association des Bibliothécaires de France (ABF), décernent chaque année les Prix Sorcières aux meilleurs livres pour enfants publiés en France. Le Prix, qui s’est imposé comme une référence qualifiée nationale et internationale, se développe en 6 catégories (Tout-petits, Album, Premières lectures, Romans juniors, Romans ados, Documentaires). La remise des prix s’est déroulée cette année le dimanche 25 juin à l’occasion de Clameur(s), l’événement littéraire de Dijon (23-25 juin 2017).

Pour la section Albums, le prix a été décerné cette année à une vraiment très petite pépite, un bijou de 28 pages, écrit et dessiné par Nada Matta, et publié par les Éditions MeMo, Nantes.
Petite Pépite (qui est en effet le titre du livre) est le récit d’une maman qui cherche une robe, des chaussures, un jeu, ou un livre, pour sa petite fille. À chaque fois, elle doit expliquer que la petite est différente, mais qu’elle n’est ni une extra-terrestre, ni un lutin, ni une sirène. C’est presque une petite fée, car elle est un peu magique, et vit dans l’instant (www.babelio.com).
Le livre est une véritable déclaration d’amour de l’illustratrice et auteure à sa petite fille trisomique. Un livre plein de cœur, illustré par de belles compositions graphiques qui mêlent des paysages libanais aux portraits de son enfant.
Nada Matta, franco-libanaise, vit dans la montagne libanaise, pas loin de Beyrouth, avec ses 7 enfants. Dans la page finale du livre, elle explique directement le parcours de son expérience : “… quand les gens s’apitoient, posent des questions bizarres ou ont des regards étonnés, je les comprends ! Puisque même moi, sa mère, j’ai mis tout ce temps à m’aventurer… à m’approcher… à prendre le risque de découvrir… à prendre le temps de faire connaissance… pour finalement trouver la petite pépite d’or ! ”.
Sur www.agendaculturel.com on peut lire une intéressante interview avec Nada, qui explique ainsi les illustrations qui accompagnent le texte : “Je dessine beaucoup des moments du quotidien, intensément vécus. Ce sont les dessins qui, dans le livre, expriment la magie de l’instant. Le texte, je l’ai voulu le plus minimaliste possible”.
– Le livre, c’est une défense de l’acceptation de la différence ? demande le journaliste.
– “Ce n’est pas pour défendre une cause que j’ai fait ce livre. J’ai voulu partager comment, à travers une situation que l’on ne veut pas rencontrer et qu’on est obligé de rencontrer, on peut, peut-être, trouver un trésor”.
– Projets ? “Pour l’instant, à travers Zaarura Éditions, la maison d’édition de gravures de Fadi Moghabghab (à Beyrouth), je travaille sur la parution de ‘Petite Pépite’ en édition limitée, sous forme de coffret de gravures”.

Bruno Cantamessa

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