Pour une conscience « sociale »
Dans un monde qui présente, comme « signe des temps », l’interdépendance, le processus d’unification dans toutes les dimensions, il est impératif d’acquérir une conscience sociale. On peut se poser la question suivante :
« Qu’est-ce que cela signifie acquérir une conscience sociale ? Et comment l’acquérir ? ».
Acquérir une conscience sociale signifie avoir toujours la certitude d’appartenir à une société, et d’agir en conséquence. Pour un croyant en général et un chrétien en particulier, la conscience sociale nous vient de l’assurance d’être tous fils du même Père qui est aux cieux, et donc d’être tous frères sur terre, solidaires avec l’histoire de chaque homme. Tout ce qui arrive dans le monde nous concerne : chaque évènement, chaque homme qui naît ou qui meurt, chaque action bonne ou mauvaise commise, me regarde de près, a une influence sur moi ; et de la même façon, moi aussi avec mes actions bonnes ou mauvaises j’influence tous les autres. Si cette prise de conscience croît en nous notre façon d’agir et toutes nos actions doivent s’y conformer.
Notre conscience morale est souvent individuelle de la vie que nous mesurons aussi nos péchés, nos carences, avec le « mètre » de l’Individualité. Quand je manque de charité envers un prochain réel, tout de suite ma conscience me prévient. Au contraire quand je commets la même faute non pas envers une personne, mais envers la société toute entière, la petite lumière perd de son intensité …
Depuis plus de 40 ans Chiara Lubich appelait à être « homme-monde ». Actuellement on parle d’éducation à l’universalité qui consiste à répandre la conscience et l’ouverture vers les grandes réalités sociales vécues de manière différente, positive et non négative.
De même on parle d’ « éducation à la paix » c’est-à-dire de faire croître en nous la dimension au dialogue à l’acceptation de l’autre. L’on parle également d’ «éducation à la paix » dans le sens de l’exigence, d’une existence pacifique au niveau mondial, en ne reconnaissant à personne le pouvoir de décider le destin de son peuple et encore moins de celui des autres.
On parle également d’ « éducation au développement » et que cela signifie-t-il si ce n’est justement la communion des biens, la juste répartition des richesses ? Il en est de même pour l’ « éducation à la différence » pour dépasser le racisme, les nationalismes, les régionalismes, et à être ouverts aux différences.
Tout ceci c’est acquérir une conscience sociale. Cette conscience qui nous fait construire à l’endroit où nous vivons, une société renouvelée par l’amour.
Vera Araujo
Brésilienne, sociologue, Vera Araujo intervient en tanat que spécialiste de la pensée sociale de l’Eglise auprès d’éditoires internationaux
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