« Pour toute la vie » et culture de l’éphémère

Dans le cadre d’un reportage vu à la télévision, on a pu voir un prêtre demander à un couple de futurs époux, lors de l’entretien préalable à leur mariage : « Etes-vous prêts à vous promettre fidélité ? ». Les futurs mariés se regardent puis répondent : « Pour le moment oui ! Après on ne sait pas !
Nos jeunes, ceux-là même qui rêvent d’un amour exclusif et pour la vie, semblent prêts à ce qu’il n’en soit pas ainsi. Auraient-ils perdu la foi en l’amour qui dure ? Est-ce l’effet de la culture de l’éphémère et de l’individualisme exaspéré qui gagne de plus en plus de terrain ?
Il est vrai que l’amour est souvent compris comme une passion qui prend l’être tout entier … mais ceci n’est qu’une partie de l’amour, celle qui n’est pas la plus durable. Il est avant tout actions et gestes de disponibilité envers l’autre.
Quoiqu’il en soit au jour d’aujourd’hui quand on parle de mariage et de famille, on le fait le plus souvent en termes de crise. Mais mettons momentanément de côté les raisons de ces réalités négatives, pour chercher à construire le positif.
« Le mariage est une vocation. Une décision consciente et pour toute la vie de prendre soin de l’autre, de s’aider, de se protéger mutuellement ». Ce sont les paroles du Pape François, lors de la rencontre mondiale des familles, le 25 et 26 Août 2018, en Irlande. Le St. Père sait bien qu’avec la culture du provisoire, il y a la tentation que le « Pour toute la vie » se transforme en « Oui, tant que dure l’amour ». Il se pose la question : « comment pouvons-nous faire l’expérience, dans cette culture de l’éphémère, de ce qui dure vraiment ? » Et sa réponse vient forte, profonde pour nous élever vers des sommets de foi, d’amour et d’espérance : « Le sacrement du mariage chrétien participe d’une manière particulière au mystère de l’amour éternel de Dieu. Quand un homme et une femme chrétiens s’unissent par le lien du mariage, la grâce du Seigneur les habilite à se promettre librement un amour exclusif et durable… ) » Et d’ajouter : « la famille où n’existe pas l’habitude du pardon devient malade et s’écroule petit à petit »… « Les familles chrétiennes sont appelées « lieux de miséricorde et témoins de miséricorde ». « On peut se disputer… mais le secret est de faire la paix avant la fin de la journée. Si on attend le lendemain cela devient difficile » (… ) et « Pas besoin de faire discours pour cela, un geste, une caresse suffisent ! »
Il s’agit bien d’une « révolution de l’amour » que le Pape invite les familles à faire. « Que cette révolution commence dans vos familles » dit-il, en réponse à « l’atmosphère plutôt égoïste » dans laquelle nous vivons.
Le St Père pose sur la famille un regard de confiance et nous pouvons avec Monseigneur Martin, « rendre grâce à Dieu, parce que beaucoup de familles qui sont bien loin de se considérer parfaites, vivent dans l’amour, réalisent leur vocation et avancent, même si elles tombent souvent le long du chemin. »

Elaboré par Hayat Fallah

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