Marie, fleur de l’humanité
Un jour, où nous étions tous une seule âme, unis par l’amour de Dieu qui nous enveloppait tous d’une présence particulière, nous nous sommes sentis poussés à nous consacrer à Marie. Nous avons demandé à Jésus eucharistie de nous offrir lui-même à sa mère, comme lui seul pouvait le faire. Il en résulta une réalité un peu particulière. Il nous semblait que, par cette consécration, Marie nous avait revêtus de sa nature immaculée (…). Chacun de nous se voyait comme une petite Marie, semblable à elle, comme une fille ayant uniquement les traits de sa mère (…). Il me semblait entrevoir ce que pouvait ressentir le cœur de cette mère en se voyant reflétée en nous, au moins un peu.

Afin de donner à la prière la place qui lui revient dans notre Mouvement, appelé également « Œuvre de Marie », nous avons toujours face à nous notre mère, Marie. Comment nous la représentons-nous ? Telle que les Écritures nous la décrivent, telle que les artistes l’ont peinte, chantée et sculptée de tout temps. Non pas comme une personne distraite, agitée, pressée et constamment en train de courir, attentive uniquement à tout ce qui se passe à l’extérieur, mais comme une créature qui est tout amour pour chacun, emplie d’une beauté mystique, qui nous révèle un immense trésor caché au fond de son cœur : Dieu. C’est à elle que nous avons envie de ressembler, avec la grâce de Dieu.

Marie n’est pas seulement une femme que l’on vénère en lui offrant des neuvaines et des fleurs : nous devons l’imiter, et elle est la forme dans laquelle nous devons nous couler. De fait, elle est très importante, surtout pour nous, les femmes, parce qu’elle a apporté au monde la chose la plus importante qui restera dans l’au-delà, alors que la hiérarchie n’existera plus. Dans l’au-delà, il n’y a pas de hiérarchie : seul l’amour existe. Marie est la figure qui apporte et a apporté au monde l’élément le plus important dans le christianisme : l’amour. Voilà pourquoi la femme se réalise lorsqu’elle a conscience d’être libre (…) afin d’affirmer la grande valeur du christianisme qui est l’amour.

Chiara Lubich
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