Le dialogue : devoir éthique ou besoin intrinsèque
Au cours de la visite de Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari et du co-président Jésus Morane, à l’occasion du 50ème anniversaire du mouvement au Liban, une conférence – débat a eu lieu à l’Université du Saint Esprit , le 14 mai 2019 . Titre de la conférence « Le dialogue : devoir éthique, ou besoin intrinsèque.
Nous vous proposons aujourd’hui des passages de l’intervention de Jésus Morane, relative au dialogue, ses sources dans les cultures et plus particulièrement à la lumière de l’Evangile, ainsi que les points forts d’une culture du dialogue.
Le dialogue est un véritable signe des temps. Nous vivons une sorte de « nuit culturelle » – expression utilisée par Chiara Lubich quelques années avant de mourir – qui se revêt souvent de « nuit du dialogue » mais qui n’est pas pour autant moins porteuse d’espérance.
Le dialogue est une nécessité intrinsèque à l’homme et représente, par conséquent, un inexorable devoir. Nous trouvons dans toutes les cultures ce que nous pourrions appeler les sources du dialogue : biblique, philosophique etc…
Les philosophes grecs ont même inventé le concept de « dialogue ». Il était pour eux la méthode pour parvenir à la vérité.
Pour nous chrétiens, c’est en Jésus que nous trouvons les clefs du dialogue : L’amour réciproque, perdre sa propre vie par amour, jusqu’à l’abandon. Arrêtons-nous sur le dialogue de Jésus avec la Syro-phénicienne (Mc.7, 24 – 29). Cette femme était païenne. Elle demande à Jésus de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit : « laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens ». Elle lui répond : « C’est vrai, Seigneur, nous les petits chiens, sous la table, mangeons les miettes des enfants. » Il lui dit : « A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. »
Selon certains auteurs la femme, une syro-phénicienne, de culture grecque, avait une bonne situation comme avaient les gens de cette région qui commençaient avec les juifs.
Jésus représente, lui, les juifs pauvres qui doivent survivre dans un milieu hostile, tout en se sentant religieusement supérieurs. Nous nous trouvons donc face à deux supériorités symétriques et opposées (…)
Jésus n’avait pas prévu une telle rencontre, et il réagit au début par un refus, mais la réponse de la femme l’interpelle, au point d’agir à l’inverse de son projet initial. Le dialogue avec cette femme aurait agi à ce point sur la conscience de Jésus, qu’il a compris à ce moment-là quelque chose de nouveau dans la volonté du Père.
La femme, elle aussi, subit une transformation. Malgré sa conscience d’une supériorité économique, elle reconnaît la force qui se cache dans ce maitre hébreu. Le résultat final est le dépassement des divisions, de part et d’autre, à l’unique table du Royaume .
Le vrai dialogue, c’est cela, on n’en sort pas indemne. Quelque chose en nous change pour toujours.
Quels seraient les points forts d’une culture du dialogue ?
a) Le premier point est que le dialogue est inscrit dans la nature de l’homme.
b) Le dialogue est une rencontre personnel. Il s’agit de donner notre être, quelque chose qui touche en profondeur les interlocuteurs.
c) Le dialogue requiert silence et écoute. Le pape Benoît disait :
« Le silence fait partie intégrante de la communication (…), dans le silence, nous comprenons avec une plus grande clarté ce que nous voulons dire, ou ce que nous entendons de l’amitié, nous choisissons comment nous exprimer (…)
d) Le dialogue authentique est toujours un approfondissement de la vérité. Dans la relation chacun découvre des aspects nouveaux de la vérité (…) le don de la différence constitue un vrai pilier de la culture du dialogue.
e) Le modèle sublime du dynamisme de l’amour est, nous le savons, Jésus Abandonné. Il risque sa propre identité… de perdre tout ce qu’il est : Vérité … Mais c’est son « perdre » qui a gagné pour nous et en nous, un espace permanent de lumière et de vérité : L’Esprit Saint (…)
f) Le dialogue n’est possible qu’entre personnes qui sont « vraies » authentiques. Or il n’y a que l’amour qui nous rend vrais. L’amour prépare des personnes au dialogue en les rendant vraies. (…)
g) Enfin, le dialogue ne connaît qu’une seule loi : celle de la réciprocité. Ce n’est que dans la réciprocité que le dialogue peut trouver son sens et sa légitimité.
Le pape François, dans « Evangeli Gandium » intitule le N° IV du chapitre IV : « Le dialogue comme contribution à la paix ». Il décortique cette catégorie décisive pour la convivialité entre les êtres humains et nous appelle à déclencher « la culture mystique de la rencontre », une rencontre faite de chair, de visages, de plaies.
Pour finir, Jésus Morane, détaille le fondement théologique du dialogue à la lumière du Mystère Trinitaire. Mais nous laisserons cette partie pour un autre moment.
Nous vous proposons aujourd’hui des passages de l’intervention de Jésus Morane, relative au dialogue, ses sources dans les cultures et plus particulièrement à la lumière de l’Evangile, ainsi que les points forts d’une culture du dialogue.
Le dialogue est un véritable signe des temps. Nous vivons une sorte de « nuit culturelle » – expression utilisée par Chiara Lubich quelques années avant de mourir – qui se revêt souvent de « nuit du dialogue » mais qui n’est pas pour autant moins porteuse d’espérance.
Le dialogue est une nécessité intrinsèque à l’homme et représente, par conséquent, un inexorable devoir. Nous trouvons dans toutes les cultures ce que nous pourrions appeler les sources du dialogue : biblique, philosophique etc…
Les philosophes grecs ont même inventé le concept de « dialogue ». Il était pour eux la méthode pour parvenir à la vérité.
Pour nous chrétiens, c’est en Jésus que nous trouvons les clefs du dialogue : L’amour réciproque, perdre sa propre vie par amour, jusqu’à l’abandon. Arrêtons-nous sur le dialogue de Jésus avec la Syro-phénicienne (Mc.7, 24 – 29). Cette femme était païenne. Elle demande à Jésus de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit : « laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens ». Elle lui répond : « C’est vrai, Seigneur, nous les petits chiens, sous la table, mangeons les miettes des enfants. » Il lui dit : « A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. »
Selon certains auteurs la femme, une syro-phénicienne, de culture grecque, avait une bonne situation comme avaient les gens de cette région qui commençaient avec les juifs.
Jésus représente, lui, les juifs pauvres qui doivent survivre dans un milieu hostile, tout en se sentant religieusement supérieurs. Nous nous trouvons donc face à deux supériorités symétriques et opposées (…)
Jésus n’avait pas prévu une telle rencontre, et il réagit au début par un refus, mais la réponse de la femme l’interpelle, au point d’agir à l’inverse de son projet initial. Le dialogue avec cette femme aurait agi à ce point sur la conscience de Jésus, qu’il a compris à ce moment-là quelque chose de nouveau dans la volonté du Père.
La femme, elle aussi, subit une transformation. Malgré sa conscience d’une supériorité économique, elle reconnaît la force qui se cache dans ce maitre hébreu. Le résultat final est le dépassement des divisions, de part et d’autre, à l’unique table du Royaume .
Le vrai dialogue, c’est cela, on n’en sort pas indemne. Quelque chose en nous change pour toujours.
Quels seraient les points forts d’une culture du dialogue ?
a) Le premier point est que le dialogue est inscrit dans la nature de l’homme.
b) Le dialogue est une rencontre personnel. Il s’agit de donner notre être, quelque chose qui touche en profondeur les interlocuteurs.
c) Le dialogue requiert silence et écoute. Le pape Benoît disait :
« Le silence fait partie intégrante de la communication (…), dans le silence, nous comprenons avec une plus grande clarté ce que nous voulons dire, ou ce que nous entendons de l’amitié, nous choisissons comment nous exprimer (…)
d) Le dialogue authentique est toujours un approfondissement de la vérité. Dans la relation chacun découvre des aspects nouveaux de la vérité (…) le don de la différence constitue un vrai pilier de la culture du dialogue.
e) Le modèle sublime du dynamisme de l’amour est, nous le savons, Jésus Abandonné. Il risque sa propre identité… de perdre tout ce qu’il est : Vérité … Mais c’est son « perdre » qui a gagné pour nous et en nous, un espace permanent de lumière et de vérité : L’Esprit Saint (…)
f) Le dialogue n’est possible qu’entre personnes qui sont « vraies » authentiques. Or il n’y a que l’amour qui nous rend vrais. L’amour prépare des personnes au dialogue en les rendant vraies. (…)
g) Enfin, le dialogue ne connaît qu’une seule loi : celle de la réciprocité. Ce n’est que dans la réciprocité que le dialogue peut trouver son sens et sa légitimité.
Le pape François, dans « Evangeli Gandium » intitule le N° IV du chapitre IV : « Le dialogue comme contribution à la paix ». Il décortique cette catégorie décisive pour la convivialité entre les êtres humains et nous appelle à déclencher « la culture mystique de la rencontre », une rencontre faite de chair, de visages, de plaies.
Pour finir, Jésus Morane, détaille le fondement théologique du dialogue à la lumière du Mystère Trinitaire. Mais nous laisserons cette partie pour un autre moment.
Maha Farah