Interdépendants: tristes ou heureux ?

Je suis vraiment tombé amoureux depuis quelques temps de l’interdépendance. Il me semble que c’est là l’avenir de l’humanité, sa libération, son accomplissement. Je suis d’une génération qui a été bercée continuellement par l’idée de l’indépendance. C’est très beau l’indépendance, et puis après ? Nous allons rester bien tranquilles, indépendants les uns des autres chacun de son côté ?
Il est trop évident désormais que tous les hommes, tous les peuples sont interdépendants, comme nous l’avons encore souligné récemment avec les accords internationaux sur le climat et l’environnement.
Mais la question que je me pose aujourd’hui, à moi-même d’abord et à tous les gens que je connais : c’est bien beau cette interdépendance, mais est-ce que nous sommes tristes ou heureux d’accueillir cette réalité dans notre vie de tous les jours ?
Ou, pour le dire avec d’autres mots, sommes-nous obligés d’être interdépendants, contre notre volonté, ou bien contents, agréablement surpris que l’humanité se dirige vers ce nouvel horizon à grande vitesse ?
Si l’on veut être sincère, la réponse n’est pas aussi facile et immédiate qu’il peut y paraître à première vue. Je crois qu’il faut y penser un moment. Notre rubrique sera sans doute un outil pour éclairer un peu plus la question, mais on ne peut pas la traiter superficiellement, car il en va du sens même de notre présence sur cette terre.
Il est évident qu’il ne sera jamais facile d’être interdépendants avec des fous, des gens prêts à tout pour prendre le pouvoir, des hommes sans scrupules qui pensent que la loi de l’humanité est la loi de la jungle qui permet au plus fort de s’en sortir. Alors que faire, car on ne peut pas être interdépendant seulement avec les gens qui nous plaisent et pas les autres ?
Mais d’autre part, nous avons déjà fait tellement de belles expériences de côtoyer des personnes différentes qui nous ont enrichis, de partager avec des amis de tous les coins du monde des moments de bonheur ou même de souffrance vécue ensemble, des moments où, avec les autres, peu ou beaucoup à la fois, nous nous sommes sentis plus hommes. Nous avons pu connaître la joie de nous sentir en quelque sorte au cœur de l’univers avec des horizons immenses qui s’ouvrent devant nous pour toujours et qu’il serait trop triste de goûter chacun tout seul dans son coin.
Qu’en pensez-vous ? C’est là peut-être notre plus grand défi, notre plus grande chance et en même temps notre plus grand problème…

Roland Poupon

 

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