Dans notre famille, nous donnons une importance particulière à l’environnement, que nous considérons comme une richesse commune que nous nous devons protéger et préserver. Nous essayons donc au quotidien de limiter nos dépenses en eau, en énergie (en optimisant l’utilisation de l’éclairage, des appareils électroménagers, etc.), notre production de déchets (en évitant le gaspillage), et nous nous efforçons d’adopter les bons gestes écologiques.
Depuis la crise des déchets de 2015 au Liban, nous avons ajouté à ces gestes écologiques, le tri des déchets à la source ; cela nous a demandé un effort supplémentaire pour organiser le tri, embarquer nos enfants en bas âge dans cette aventure, respecter les horaires de ramassage, etc. mais nous étions convaincus que cet effort serait notre petite contribution à la préservation de notre environnement au Liban, et cela nous consolait de savoir que nos déchets recyclés ne seront pas déversés dans une décharge sur la belle cote libanaise. Même lorsque la ville que nous habitons a décidé au bout d’un moment d’arrêter le ramassage des déchets triés, nous avons continué à faire l’effort de faire arriver nos déchets recyclables dans la ville voisine, qui elle, continue d’adopter une politique écologique de qualité.
Avec le temps, le tri des déchets est devenu une habitude naturelle et évidente pour nous et nos trois enfants. Au point que notre fille de dix ans était révoltée de voir à l’école ses camarades amasser jour après jour les déchets organiques et recyclables dans les mêmes bennes. Un jour, alors que nous étions allés la récupérer de l’école, nous la voyons porter en plus de son cartable, un grand sac plein de bouteilles en plastique vides ; elle avait convaincu ses camarades de classe de mettre les bouteilles d’eau vides dans un sac à part, en promettant de les faire arriver à un centre de tri. Quelques jours plus tard, d’autres classes avaient été contaminées par l’initiative, et la quantité de bouteilles que notre fille ramenait avec elle remplissait entièrement notre voiture. Là, elle a aussi commencé à conscientiser ses camarades à la quantité de déchets produits, et ils se sont mis au fur et à mesure à limiter l’usage des bouteilles en plastique et ont pris l’habitude de ramener avec eux des gourdes d’eau de la maison. Cette action a pris une telle ampleur, que le directeur de cycle nous a un jour convoqués à une réunion, pour voir comment nous pouvions coopérer ensemble pour systématiser le tri des déchets et mieux conscientiser les élèves à ce sujet !
Même si nous nous sentons parfois découragés par l’ampleur de la pollution dans notre pays, par la dégradation rapide de l’environnement et par le manque de stratégie écologique au niveau national, nous sommes convaincus qu’en faisant notre part, en sensibilisant nos enfants à la question et en leur inculquant de telles valeurs, nous sommes en train de nourrir l’espoir d’un avenir plus luisant pour notre cher pays.
Johny et Jessica